Edouard DE NIEPORT, dit NIEUPORT
vous connaissez ? Non ?
Né à BLIDA le 24 août 1875 par le hasard d’une affectation de son Colonel de père en charge de la création de l’Ecole Régionale de Tir (devenue 1er RTA), il est l’un des plus brillants pionniers de l’aviation française.
Lorsque les entraînements lui en laissent le temps, il étudie les sciences mathématiques et la physique générale. Alors qu’ un petit accident cardiaque après le prix ZIMMERMANN en 1897 le contraint à arrêter le vélo, il s’intéresse aux moteurs, et à l’allumage électrique.
Le 13 janvier 1908, le jour où Henry Farman remporte le prix Archdeacon pour son vol d’un kilomètre à Issy-les-Moulineaux, Édouard et son frère Charles, transforment la société d’équipements électriques en société d’aviation, sous le nom de Société Générale d’Aéro-Locomotion, (SGAL).
Pour apprendre à piloter, Édouard Nieuport achète en 1909 un biplan Voisin. Edouard Nieuport ne fait pas partie des premiers avionneurs, ceux qui défrichent le terrain, mais de la seconde génération, celle des sportifs recherchant les performances.
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En 1911 Edouard Nieuport est mobilisé comme sapeur dans une escadrille de ses appareils, commandée par le lieutenant de vaisseau DELAGE. Du 10 au 18 septembre ce sont les manœuvres de Champagne/Ardennes du 6e corps d'armée à MOURMELON.
Le 10, il y reçoit l'ordre de se rendre sur son 2 N dans la région de Verdun où l'attend le lieutenant-colonel Estienne.
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Une panne de moteur le contraint à prendre l’un des NIEUPORT Gnome de l’escadrille, Edouard NIEUPORT décolle pour une présentation et se pose le 15 septembre vers 9h sur le Parc d’aviation de VILLERS LES MOINES par un temps effroyable. | ||
A 800 m d’altitude, il coupe son moteur et, au terme d’une impeccable descente en spirale, il se prépare à atterrir lorsque, passant à la hauteur des hangars Bessonneaux, son avion, plaqué par un rabattant, s’écrase au sol. Dégagé des débris de la machine, le malheureux pilote a juste le temps d’expliquer les causes de sa chute.
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Emmené de suite à l’ Hôpital militaire de VERDUN, il a le genou gauche brisé, des contusions multiples, la lèvre fendue, une côte brisée lui a perforé le poumon : Edouard NIEUPORT a heurté la tablette à carte fixée devant lui. A 22h, le Docteur DOYEN arrive de PARIS, envoyé par sa famille. Le 16 septembre 1911 à 09h10, Edouard NIEUPORT meurt d’une hémorragie interne dans les bras du Docteur DOYEN, après une longue et atroce agonie, entouré de sa mère, sa sœur Pauline et son mari Jean GUIMET, son père le Colonel, trop âgé, n’a pu faire le voyage, ni son épouse enceinte de leur fille.
Ses recherches sur l’aérodynamisme eurent une influence décisive sur l’aviation et l’un de ses biplans le NIEUPORT 11 fut très employé pendant le conflit de la première guerre mondiale.
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monument hommage sur l’aérodrome de VILLACOUBLAY
Nos remerciements à Mr Guy DECOULONVILLERS
qui a porté ce fait de l’histoire du village à notre connaissance
Sources :
Les Frères NIEUPORT par Gérard et Bertrand POMMIER et les nombreux sites du web traitant de ce sujet/.gallica.fr pour certaines photos.
La Chanson de la commémoration
A la France donnons des ailesJ.Sieule – G.Fleury – 1913
Dans le ciel pur d’un matin de printemps
Ou bien dans l’air, quand souffle la tempête
Nos aviateurs qui bravent tous les temps Nous font au ciel, Français lever la tête
Et nous voyons s’envoler tout là-haut Vaillants et forts et prêts pour la victoire
De notre France, de nombreux héros Que nimbe l’auréole de la gloire
A la France donnons des ailes
Faisons tous un commun effort Pour que sur la route nouvelle Notre pays passe d’abord L’aviation emporte avec elle
Partout l’honneur du nom français Pour notre gloire et nos succès
A la France donnons des ailes !
Tous les français gardent le souvenir
Des mauvais jours, les douleurs ne s’éffacent
Mais pour avoir confiance en l’avenir France il te faut la maîtrise en l’espace Lorsque partout on verra tes exploits
Tu porteras dans ta course nouvelle
Parmi les peuples et parmi les rois Le gage de la paix universelle
A la France donnons des ailes
Faisons tous un commun effort Pour que sur la route nouvelle Notre pays passe d’abord L’aviation emporte avec elle
Partout l’honneur du nom français Pour notre gloire et pour la paix
A la France donnons des ailes !
La belle histoire d’ Edouard, a commencé pour moi par un courrier de Mr Guy DE COULONVILLERS arrivé en Mairie en Janvier 2008 demandant si nous souhaitions commémorer ce centenaire.
Quelle surprise, personne jamais n’avait eu connaissance de ce fait, et nous avons d’abord cru à une erreur de commune, des Charny il y en a plusieurs en France. Mais vite en quelques clics sur le net, plus aucun doute, Villers les moines écart de Charny sur Meuse, avait bien été un terrain d’aviation et le monoplan du pionnier de l’aviation s’y était écrasé.
De là, je me suis littéralement passionnée ce destin extraordinaire, j’ai déroulé la pelote et amassé pendant de longs week end nombre de documents, photos et informations, qui m’ont menés de Blida où il est né en 1875 à Suresnes dans son atelier, en passant par Villacoublay et Mourmelon, jusqu’à la découverte du livre écrit par ses petits-fils Gérard et Bertrand POMMIER et à notre rencontre.
La belle histoire d’ Edouard s’est mise en forme, comme le scénario d’un film, que je me suis fait dans ma tête : le jeune homme à la si belle allure, dont la passion du sport le conduit d’abord vers les courses cyclistes, puis après un petit accident cardiaque en 1897 il s’intéresse aux moteurs et à l’allumage électrique dans son atelier avec Charles son frère. En 1908 Ils transforment la Sté d’équipement électriques en Sté d’Aviation. En 1909 cherchant toujours l’exploit sportif, sa Sté crée un premier monoplan « l’araignée » vient ensuite le NIEUPORT I qui vole à la vitesse vertigineuse de 70km/h .
C’est en 1911, mobilisé comme sapeur dans une escadrille de ses appareils, qu’il participe aux manœuvres de Champagne du 6°corps d’armée à MOURMELON.
Le 10 septembre il reçoit l’ordre de se rendre sur son 2N dans la région de Verdun où l’attend le Lieutenant Colonel Estienne. Le 15 il décolle dans un Nieuport gnome pour une présentation. A 800m d’altitude, il coupe son moteur et au terme d’une implacable descente en spirale il se prépare à atterrir vers 9h sur le parc d’aviation de Villers les Moines, lorsque passant à hauteur des hangars Bessonneaux, son avion plaqué par un rabattant s’écrase au sol. Dégagé de sa machine, le malheureux pilote a juste le temps d’expliquer les causes de sa chute avant de s’effondrer. Il a le genou brisé, la lèvre fendue et une côte brisée par la tablette à carte lui a perforé le poumon.
Le lendemain il décède d’une hémorragie interne à l’hôpital militaire de Verdun, entouré du Docteur DOYEN, de sa mère, sa sœur Pauline et son mari Jean GUIMET, son père trop âgé n’a pas pu faire le voyage, ni son épouse enceinte.
La levée du corps eu lieu le lendemain, et de l’hôpital à la gare de Verdun, une foule nombreuse s’est massée sur le parcours pour saluer le malheureux Edouard.
Devant la Gare, le Général ROCQUES a prononcé un discours au nom du ministre de la guerre qu’il représentait. Le cercueil couvert de couronnes a été placé dans un fourgon attelé au train de Paris, direction SURESNES.
Lors des obsèques le 18, le ministre de la guerre a déposé sur le cercueil la Légion d’honneur, prestigieuse décoration qui fut accrochée à une couronne de fleurs blanches portant la touchante inscription à mon papa.
C’est la fin de l’élégant sportif, du brillant ingénieur, de l’époux aimant et du papa d’ Edouard et de la petite Emma qu’il n’a pas connue – Un film vous dis-je. En attendant qu’un metteur en scène s’y intéresse, j’ai pu rédiger un article dans notre revue municipale repris sur notre le site internet .
Si son nom n’est hélas que peu resté dans l’histoire, ses recherches et travaux ont largement contribué à l’essor de l’aviation et ses BB NIEUPORT se sont brillamment illustrés lors de la première guerre mondiale.
Nous Charnysiens sommes fiers aujourd’hui de lui rendre avec vous cet hommage amplement mérité par cette stèle commémorative.